« Les idées me galopent ». Rapidités de Patrizia
Abstract
d’un certain rapport au temps dont j’aimerais parler ; un certain rapport à la rapidité, plutôt. Je vois Patrizia fascinée par la rapidité : vitesse des mouvements précis, intelligences fulgurantes qui abolissent les distances de l’espace et du temps, raccourcis hardis, réparties éblouissantes, milieux urbains électrisés d’intensité, tête-à-queue des raisonnements où le court-circuit devient gracieux. C’est le rythme qui l’intéresse : celui auquel l’œuvre se déroule – dans le cas des arts du temps, musique et cinéma, le tempo propre à tel texte. Mais aussi, la vitesse à laquelle s’impose une peinture, une photo, une image arrêtée – leur densité de signification comprimée en un instant. C’est dire aussi que je vois Patrizia peu prise par les longues digressions, les effets dilatoires, les proses diffuses, imprécises ou les itérations traînantes. L’absence d’énergie, la langueur, l’abattement du dynamisme : telles sont les craintes, les motifs d’agacement ou d’irritation lors des séminaires ou des discussions avec Patrizia. Les rapidités de Patrizia seront aussi ses impatiences, ses exaspérations – l’étudiant morne, les administrateurs bornés, les idéologues sourds, les bataves inconvenants, les politesses perdues, les nouvelles mœurs, certaines féministes, certains humanistes, d’autres bienpensants, encore d’autres fourbes, pleutres, puritains, technocrates, vaniteux, arrogants sans raison, moralisateurs confits, Tartuffes académiques en tous genres, toute cette troupe, tous ces traits, atmosphères et valeurs confondues, tout cela savaient la mettre hors de ses gonds – Patrizia moderne et résolument antimoderne, nouvelle Boileau hystérique, à jamais ferraillante !
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