Patrick Dandrey, Trois adolescents d’autrefois. Rodrigue (Le Cid), Agnès (L’École des femmes) et Hippolyte (Phèdre), Paris, Honoré Champion, coll. « Champion Essais », 2021, 204 p.

Abstract

Dans son volume publié en 2021, Trois adolescents d’autrefois, Patrick Dandrey, qui a déjà publié une édition critique de L’École des femmes au Livre de poche en 2000, une étude de la tragédie Phèdre portant le titre « Phèdre » de Jean Racine. Genèse et tissure d’un rets admirable (Honoré Champion, 1999) et participé au colloque Pierre Corneille – Quatre cents ans après à Cluj en 2006 avec la communication « Pierre Corneille, une dramaturgie de l’exception », se penche sur le traitement littéraire d’un âge que, bien qu’il soit décisif dans la vie humaine, la période classique avait tendance à occulter : l’adolescence. En commençant par une analyse des usages du terme à l’époque classique, de même que du comportement (ambigu) que la société adoptait vis-à-vis des adolescents, P. Dandrey, dans cet ouvrage novateur, propose la notion de « tuilage » pour donner un aperçu de l’émiettement du « moi » adolescent du Grand Siècle. De cette façon, l’auteur vise à nuancer l’étude de Philippe Ariès, L’enfant et la vie familiale sous l'Ancien Régime, où l’adolescence est conçue comme assimilée à l’enfance, en suggérant qu’elle aurait été vécue et perçue comme un ensemble manquant d’unité. Dans ce contexte, l’auteur se propose d’analyser comment la lutte pour l’affirmation de soi de personnages tels le Cid, Agnès et Hippolyte dépasse le niveau individuel pour devenir un geste universel et l’expression d’une Histoire étouffante. Les perspectives herméneutiques proposées traversent l’interprétation structurale, la psychologie, l’archétypologie et effleurent la psychanalyse, de sorte que les trois sections du livre – « Rodrigue ou l’adolescence écartelée », « Agnès ou l’adolescence étouffée », « Hippolyte ou l’adolescence brisée » – tracent un portrait de l’adolescence au XVII^e siècle dans l’optique de l’histoire des mentalités.