BOOK REVIEW: VERONIQUE OLMI, "BAKHITA", PARIS, ALBIN MICHEL, 2017, 464 P.
Abstract
Avec ce roman initiatique écrit à la troisième personne, Véronique Olmi nous invite à comprendre la grande Histoire par l’intermédiaire d’une histoire personnelle bouleversante : celle de Bakhita, être exceptionnel ayant parcouru un trajet existentiel sinueux depuis une enfance heureuse avant sept ans, en passant par l’esclavage le plus dur au Soudan, jusqu’à la canonisation à la vieillesse.
La mise en exergue de Primo Lévi (Si c’est un homme) nous met en garde sur le parallélisme entre l’esclavage africain et celui institué par le fascisme dans les camps de concentration allemands et nous donne ainsi la clé du roman. Enlever tout à une personne, jusqu’à son nom, c’est la rendre extrêmement vulnérable et cela demande en contrepartie une force d’autant plus grande « pour que derrière ce nom, quelque chose de nous, de ce que nous étions, subsiste. » (p. 9) C’est la force que Bakhita trouvera en elle pour franchir des souffrances incroyables et pour rester digne jusqu’à la fin. Ce prénom reçu par la protagoniste après son enlèvement à sept ans signifie « la Chanceuse ». Un drôle de prénom pour celle qui perd brusquement ses repères, car ce sera l’appellatif qui la représentera dans la plus difficile période de sa vie et qui laissera des traces dans toute son existence ultérieure. C’est le prénom qu’elle a dû investir avec toute sa volonté de survivre afin de le rendre acceptable.
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